Les experts-comptables en première ligne
Face à la pandémie du Covid-19, les experts comptables ont d’emblée été en première ligne. Prompts à réagir, ils ont été l’un des interlocuteurs privilégiés des entreprises, notamment les PME, et l’un des relais de terrain les plus efficaces entre les autorités et les acteurs économiques. Cette crise a mis en lumière la place prépondérante qu’occupent les quelques 20 000 experts comptables dans le paysage économique français, mais aussi l’évolution de leurs missions.
En effet, si leur rôle se cantonnait à passer des écritures et dresser des bilans, jamais les chefs d’entreprise ne se seraient tournés spontanément vers eux. C’est parce qu’ils sont considérés comme un partenaire de confiance, une source fiable d’informations et de conseils sur tout ce qui touche à la vie de l’entreprise, qu’ils ont connu une telle sollicitation. Et qu’ils ont su y répondre.
Certes, ce basculement vers le conseil demeure encore timide puisqu’il pèse moins de 10 % du revenu des cabinets contre près de 50 % pour la mission de tenue, environ 20 % pour la mission de révision, 15 % pour le social et la paie, et moins de 10 % également pour le commissariat aux comptes.
Mais, comme l’expliquait Charles-René Tandé, président de l’Ordre des experts comptables, aux Echos en 2018 : " Il faut que les cabinets aillent vers une facturation séparée de leurs prestations de conseil pour représenter, à terme, autour de 25 % de leur chiffre d’affaires ". Et trois tendances de fond se conjuguent aujourd’hui pour accélérer cette mutation : les évolutions réglementaires, les évolutions sociétales et les évolutions technologiques.
Votée en mai 2019, la loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) constitue sans aucun doute le principal chamboulement dans l'évolution des missions de l’expert comptable.
D’un côté, elle affecte négativement la profession en relevant au niveau européen les seuils d’intervention obligatoire des commissaires aux comptes, ce qui risque d’amputer les cabinets d’une part significative de leurs revenus.
De l’autre, elle donne aux experts comptables la possibilité d’élargir le champ de leurs activités, notamment en reconnaissant le mandat de paiement et de recouvrement, en incluant le numérique et la RSE (responsabilité sociale et environnementale) à leurs compétences et en autorisant la facturation d’honoraires de succès (success fees).
Ce cadre va leur permettre de proposer des prestations d’accompagnement à valeur ajoutée plus étoffées, plus spécialisées, mieux rémunérées et, surtout, en phase avec les besoins de leurs clients. La recherche de financement, le développement international, les ressources humaines, la transformation digitale et la cybersécurité sont quelques-uns des domaines qu’investissent d’ores et déjà les cabinets les plus en pointe.
En effet, si leur rôle se cantonnait à passer des écritures et dresser des bilans, jamais les chefs d’entreprise ne se seraient tournés spontanément vers eux. C’est parce qu’ils sont considérés comme un partenaire de confiance, une source fiable d’informations et de conseils sur tout ce qui touche à la vie de l’entreprise, qu’ils ont connu une telle sollicitation. Et qu’ils ont su y répondre.
Certes, ce basculement vers le conseil demeure encore timide puisqu’il pèse moins de 10 % du revenu des cabinets contre près de 50 % pour la mission de tenue, environ 20 % pour la mission de révision, 15 % pour le social et la paie, et moins de 10 % également pour le commissariat aux comptes.
Mais, comme l’expliquait Charles-René Tandé, président de l’Ordre des experts comptables, aux Echos en 2018 : " Il faut que les cabinets aillent vers une facturation séparée de leurs prestations de conseil pour représenter, à terme, autour de 25 % de leur chiffre d’affaires ". Et trois tendances de fond se conjuguent aujourd’hui pour accélérer cette mutation : les évolutions réglementaires, les évolutions sociétales et les évolutions technologiques.
Votée en mai 2019, la loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) constitue sans aucun doute le principal chamboulement dans l'évolution des missions de l’expert comptable.
D’un côté, elle affecte négativement la profession en relevant au niveau européen les seuils d’intervention obligatoire des commissaires aux comptes, ce qui risque d’amputer les cabinets d’une part significative de leurs revenus.
De l’autre, elle donne aux experts comptables la possibilité d’élargir le champ de leurs activités, notamment en reconnaissant le mandat de paiement et de recouvrement, en incluant le numérique et la RSE (responsabilité sociale et environnementale) à leurs compétences et en autorisant la facturation d’honoraires de succès (success fees).
Ce cadre va leur permettre de proposer des prestations d’accompagnement à valeur ajoutée plus étoffées, plus spécialisées, mieux rémunérées et, surtout, en phase avec les besoins de leurs clients. La recherche de financement, le développement international, les ressources humaines, la transformation digitale et la cybersécurité sont quelques-uns des domaines qu’investissent d’ores et déjà les cabinets les plus en pointe.
Selon l’Ordre des Experts Comptables, "l’évolution (ou plus exactement la non-évolution) du poids du conseil facturé à part interroge. Les cabinets n’ont en effet réalisé que 7 % de leur chiffre d’affaires, en moyenne, grâce à ce type de prestations de conseil et d’accompagnement, soit la même proportion que ce que l’on observait en 2010 et en 2002."
L’aiguillon de la loi PACTE devrait donc pousser les experts comptables à se moderniser et à innover pour mieux répondre aux demandes des entreprises. À condition, toutefois, d’identifier ces attentes, de faire connaître leurs nouvelles compétences, mais aussi d’attirer les profils nécessaires.
Notion nouvelle, voire tabou, le marketing dans la profession comptable apparaît ainsi comme un passage obligé pour prendre le virage du conseil et se reconnecter aux évolutions sociétales de notre époque. Au delà de faire face aux difficultés rencontrées, il s'agit de préciser sa stratégie, choisir ses cibles et bâtir une offre claire. Renforcer la relation avec les clients, et l’outiller, pour prendre le pouls de leur satisfaction et de leurs attentes. Communiquer davantage, en particulier via le web et les réseaux sociaux. Soigner son image à l’extérieur comme à l’intérieur pour inspirer confiance et attirer les talents.
Tels sont quelques-uns des chantiers qui attendent les experts comptables et qui leur permettront de se différencier et de réussir dans un environnement en transformation accélérée.
Le saviez-vous ?
Un cabinet d’expertise-comptable est une organisation à cinq pattes, chacune soutenant une activité :
Dans ce paysage, le digital joue bien entendu un rôle déterminant. La dématérialisation et l’automatisation fiabilisent la collecte des données, fluidifient les processus, simplifient le classement des dossiers comptables et soulagent les collaborateurs des tâches fastidieuses à faible valeur ajoutée, ce qui leur permet de se concentrer sur les tâches de conseil et d’accompagnement.
Les présentations synthétiques et attractives des outils de data visualization les aide également à interpréter les chiffres plus vite et plus en profondeur, et à partager plus aisément leurs analyses avec leurs clients. Enfin, les plateformes collaboratives facilitent les échanges dans et hors du cabinet, la blockchain pouvant apporter toute la sécurité requise de manière native et transparente.
Les technologies au sein de la profession comptable sont indispensables, et leur permettent de faire parler la masse grandissante des données et apporter aux chefs d’entreprise la visibilité en temps réel dont ils ont tant besoin actuellement.
"Nous nous sommes tournés vers la dématérialisation à une période où ce type d’approche était moins généralisé qu’il ne l’est aujourd’hui.
Cette démarche de précurseur nous a permis de mesurer très vite les bénéfices pour le cabinet et pour nos clients et de construire sur ces fondations. L’expertise que nous avons acquise sur ce sujet continue de nous donner une longueur d’avance et reste clairement un axe fort de différenciation pour le réseau. "
Emmanuel Flattet, Associé RSM
Dans un environnement mouvant et incertain, les entreprises ont plus que jamais besoin de conseils pour s’orienter. Interlocuteurs réguliers et de proximité, et largement reconnus pour leur sérieux et leur compétence, les experts comptables sont idéalement placés pour saisir l’opportunité que cela représente.
Moins comptable et plus expert, l'avenir de l’expert comptable reposera sur sa capacité à se réinventer lui-même. Les évolutions réglementaires et les innovations technologiques leur en donnent les moyens. Mais, aussi prometteuse soit-elle, cette montée en puissance du conseil ne sera pas simple car elle exigera, par-dessus tout, de profonds ajustements culturels.
En effet, les cabinets vont devoir intégrer de nouvelles compétences, donc des personnes aux idées et aux façons de faire en rupture avec les habitudes de la profession. Et ils vont devoir changer de posture vis-à-vis de leurs clients pour communiquer davantage avec eux, leur proposer de nouvelles prestations et les convaincre de leur légitimité et de leur savoir-faire sur ces domaines.
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