Entre l’automatisation de la comptabilité et l’intelligence artificielle, il existe un univers qui combine les avantages de l’une (gagner en productivité, en fluidité, en sécurité et en performance) sans les inconvénients de l’autre (supprimer la place de l’humain, au profit de la machine et d’algorithmes qui prennent les décisions à sa place, ce qui suscite des craintes légitimes) : c’est le domaine privilégié de la robotisation. On peut ainsi distinguer automatisation et robotisation.
La robotisation se différencie elle-même de l’intelligence artificielle expert-comptable, qui pousse encore plus loin le territoire de contrôle de la machine sur l’humain, avec des algorithmes souvent complexes qui apprennent de nos actions.
Entre automatisation et IA : le bon compromis de la robotisation
Bon compromis entre l’automatisation basique et l’intelligence artificielle, la RPA (Robotic Process Automation) résume cette approche. Elle permet de robotiser des tâches répétitives et opérations relativement simples, par exemple la saisie d’informations, la copie de données ou les connections à des applications… Tout en laissant la gestion de l'ensemble à l'humain.
Pour déterminer si un processus peut être robotisé, il faut identifier les traitements de données récurrents et dématérialisés, qui utilisent des règles simples : comparaison de factures, vérification d’adresses, saisie de données dans différentes bases. Ces caractéristiques s’appliquent parfaitement à l'exercice des activités comptables.
Les processus comptables, terrain idéal de la robotisation
Elles constituent ainsi un terrain privilégié pour mettre en place une approche de robotisation. Ce qui peut être robotisé est en effet vaste, par exemple l’ouverture d’une messagerie, la connexion à d’autres sources de données, le scan et la lecture des informations, la saisie automatique, l’interfaçage avec d’autres systèmes (en particulier un progiciel comptable), la comptabilisation des factures, le reporting financier, adapté à chaque client, ou encore la réconciliation des informations et leur consolidation. Bref, tout ce qui constitue des tâches relativement chronophages et répétitives pour ceux qui en ont la charge.
Cette approche de RPA fait déjà tache d’huile dans les directions financières. Selon une étude du cabinet Mazars sur les tendances du marché en matière d’automatisation des fonctions finance, un tiers des directions financières des entreprises françaises ont déjà testé une solution de RPA pour leurs besoins internes. Pour Gartner, 20 % des processus manuels seront remplacés par de la RPA (Robotic Process Automation) dans le secteur financier, à l’horizon 2021.
Les bénéfices de la robotisation
Une étude réalisée en 2019 lors du 74ème congrès des experts-comptables a mis en exergue le fait que, dans le domaine du numérique? des outils tels que les chatbots et le Machine Learning, ainsi que la Business Intelligence, figuraient dans les six premières priorités des cabinets d’expertise-comptable pour les cinq prochaines années.
D’autant que les bénéfices de ces nouvelles technologies comptable sont indéniables : d’après l’étude Mazars, l’automatisation est avant tout perçue comme un moyen d’accroître la productivité en gagnant du temps pour 77 % des organisations. Elle offre de la fiabilité (60 %), simplifie les processus (56 %), accroît la sécurité (40 %) et réduit les coûts (33 %). Pour leur part, les analystes de Gartner estiment que l’implémentation de la RPA génère des gains de productivité de 20 à 40 %.
A l’heure où les cabinets d’expertise comptable doivent améliorer leur expérience client (quatre PME sur dix ne sont toujours pas satisfaites de leurs cabinets, selon une étude de RCA Consulting), où l’attractivité de la profession suscite des questions et où l’enrichissement des tâches est un impératif pour favoriser la motivation et la productivité, une robotisation intelligente constitue une voie prometteuse pour les cabinets d’expertise comptable. Surtout dans un contexte de crise qui mobilise tous les professionnels du chiffre.
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